Comment nourrir l’estime de soi?
Comment cultiver la communication pour s’épanouir en relation?
S'affirmer, un savoir faire
On limite fréquemment la définition de l’affirmation de soi à la capacité de dire ce que l’on souhaite nommer aux autres. S’affirmer est une habileté bien plus vaste qui implique des nuances dépassant largement le simple fait de dire quelque chose que nous pensons.
Parler d’affirmation de soi, c’est certes de renvoyer à un style d’interaction, mais c’est d’abord et avant tout parler d’une série de comportements affirmatifs. Cet ensemble de comportements implique certes une dimension communicationnelle, c’est-à-dire savoir comment nommer clairement son expérience.
Toutefois, elle ne s’y limite pas. En réalité, l’affirmation de soi implique aussi la capacité à identifier ses propres émotions, pensées et opinions, à reconnaître les limites de ses droits et de ceux des autres et à communiquer nos émotions, pensées et opinions, dans le respect des droits des autres.
Il existe deux types de comportements affirmatifs. Arrêtons-nous un peu ces deux grandes familles de comportements afin de les définir et d’en saisir les pourtours.
Expression des pensées, sentiments et opinions
D’abord, on exprime nos pensées généralement dans le but de permettre à nos interlocuteurs de savoir ce que l’on pense ou l’on désire. Il importe de les nommer clairement afin que cette communication soit utile.
Exemple de pensée exprimée adéquatement : « J’ai besoin d’aide »
Les émotions pour leur part sont des indicateurs. Celles que l’on ressent positivement nous parlent d’une cohésion entre l’univers intérieur et ce qui se passe à l’extérieur de soi. Celles qui génèrent plus de souffrance nous informent qu’il y a un décalage entre nos désirs, souhaits ou attentes et la réalité. On nomme généralement nos émotions pour mieux se sentir, pour que celles-ci soient prises en compte par l’autre ou encore pour améliorer ses relations.
Exemple d’émotion nommé à autrui : « J’apprécie beaucoup l’aide que tu m’apportes »
Les opinions pour leur part prennent racine dans notre façon personnelle d’interpréter et entrevoir les situations. L’expression de soi, soutenue par une estime de soi positive, permet d’évaluer et de nommer, s’il est approprié, notre opinion.
Exemple d’opinion nommé adéquatement : « Je trouve que ce type de support ne me convient pas »
Défense de ses droits et respect de ceux des autres
Ensuite, il importe de s’arrêter sur cette seconde famille de comportements affirmatifs qui s’ancrent dans les droits et la manière de les protéger.
Certains droits sont inaliénables, c’est-à-dire qu’ils sont inhérents au fait d’être un être humain. Il y a entre autres le droit à l’erreur ou encore le droit de refus. Convenons d’emblée que si l’un ou l’autre de ces droits est menacé, il est légitime de le protéger. C’est pour cette raison que connaître ses droits et développer des habiletés permettant de les défendre fait partie des comportements affirmatifs. De la même manière, reconnaître ces mêmes droits à l’autre est essentiel pour s’affirmer. Si l’on ne reconnaît pas les droits d’autrui, on pourrait tendre vers l’agression dans notre mode de communication.
Un savoir-faire
Il importe de nommer ses pensées, sentiments et opinions directement, c’est-à-dire sans détour, honnêtement c’est-à-dire sans mensonge et de manière appropriée, c’est-à-dire de manière à préserver la qualité des relations. Bien souvent, on semble ménager des inconnus et s’en permettre avec nos proches. La réalité est que plus vous valorisez une relation, plus il sera important d’être approprié dans son mode d’interaction afin de maintenir la qualité de la relation.
Mais qu’est-ce qu’il faut considérer pour être approprié dans la façon de nommer les pensées, émotions et besoin ? L’un des éléments est la pertinence. Si le bon vieux dicton dit « toute vérité n’est pas bonne à dire », c’est pour une raison !! Vos pensées sont légitimes et ont le droit d’exister. Toutefois, il importe d’en mesurer la pertinence avant de les partager. Un autre élément à considérer est la façon de dire les choses. Le ton, le rythme et les formules de politesse sont autant de points sur lesquelles agir afin d’être adéquat dans son comportement affirmatif. Finalement, le contexte dans lequel on nomme les choses doit être pris en compte. Il importe de choisir un moment opportun pour exprimer une pensée, un ressenti ou une opinion, et ce dans le respect de ces droits et de ceux d’autrui pour pratiquer l’affirmation de soi.
A contrario, les comportements de soumission, d’agression ou de manipulation s’éloignent de ce que l’on entend par l’affirmation de soi, car ces comportements se caractérisent soit par une incapacité à nommer ses émotions, pensées et opinion, à le faire de manière inappropriée ou encore de manière malhonnête et au détriment des droits d’autrui. Nous pouvons toujours travailler à améliorer ou renforcer nos comportements affirmatifs et ce, peu importe, notre passé.